Championnat de Russie - Présentation (1/3)

Salut à tous!!
En Europe, il y a selon les dires des spécialistes 5 grands championnats. Dans l'ordre croissant selon l'indice UEFA, on a l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, la France et l'Allemagne. Et juste derrière ces cinq grands se trouve un championnat inconnu et bien trop peu médiatisé: celui de Russie.
Grand fan de ce pays et de son football j'ai logiquement décidé d'en parler dans mon blog. Avant la reprise du championnat russe samedi, quelques points à retenir.

L'histoire
La première édition du championnat de Russie de football eu lieu en 1992, succédant au défunt championnat soviétique qui s'est logiquement éteint en même temps que le pays a disparu. A l'époque, cette compétition s'appelait Division Supérieure et était d'un assez faible niveau. Le Spartak Moscou écrasait la concurrence, remportant 9 des 10 titres mis en jeu entre 1992 et 2001 (seul celui de 1995 echappa à "La Viande". C'est l'Alania Vladikavkaz qui s'imposa cette année là). Peu de stars et peu de joueurs étrangers jouaient en Russie à l'époque mais la plupart des clubs étaient ruinés, à l'image d'un pays en pleine crise économique et au bord de la faillite.
Dans les années 2000, changement de braquet. Le nouveau président, Vladimir Poutine, reprend en main l'économie et parvient à redresser la Russie. Dans le même temps, de nombreux oligarques, magnats des hydrocarbures pour la plupart, se sont enrichis et n'ont pas hésité à investir dans le football.
Ainsi dans le nouveau championnat lancé à partir de 2002, la Premier-Liga, de nombreux clubs sont sponsorisés par de grandes entreprises du pétrole et du gaz: le Spartak Moscou par Lukoil, le CSKA Moscou par Sibneft, le Zenit Saint-Petersbourg par Gazprom, entre autres. De nombreuses stars étrangères, des entraîneurs de renom arrivent et les meilleurs joueurs du pays parviennent à éclore... et à demeurer dans les clubs grâce à la politique de hauts salaires pratiquée. Deux clubs moscovites trustent les titres de champion: le CSKA et le Lokomotiv.
Néanmoins, les deux derniers championnats ont été remportés par des clubs provinciaux: le Zenit Saint-Petersbourg en 2007 et le Rubin Kazan en 2008.
Palmarès:
1992: Spartak Moscou
1993: Spartak Moscou
1994: Spartak Moscou
1995: Spartak-Alania Vladikavkaz
1996: Spartak Moscou
1997: Spartak Moscou
1998: Spartak Moscou
1999: Spartak Moscou
2000: Spartak Moscou
2001: Spartak Moscou
2002: Lokomotiv Moscou
2003: CSKA Moscou
2004: Lokomotiv Moscou
2005: CSKA Moscou
2006: CSKA Moscou
2007: Zenit Saint-Petersbourg
2008: Rubin Kazan

La Russie, l'Europe et le monde
L'URSS avait un club capable de s'imposer en Europe: le Dynamo Kiev, double vainqueur de le Coupe des Coupes (1975 et 1986). Mais le Dynamo étant un club ukrainien, il ne pouvait légitimement pas participer au championnat de la Russie indépendante. Les clubs russes ont longtemps servi de faire-valoir en Europe mais la situation a changé depuis quelques années. Depuis l'avènement de la Premier-Liga, deux clubs du pays de Tolstoï sont parvenus à remporter une coupe d'Europe.
La première victoire russe en Coupe d'Europe est l'oeuvre du CSKA Moscou, lors de la Coupe de l'UEFA 2004/2005. A la base, l'ancien club de l'Armée Rouge était qualifié en Ligue des Champions, dans un groupe plutôt relevé qui comprenait Chelsea, le FC Porto et le Paris Saint-Germain. Dans un match devenu culte, les Krasno-Sinie s'imposent 3-1 au Parc des Princes, privant le PSG des huitièmes de finale et s'emparant par la même occasion de la 3ème place du groupe qualifcative pour la Coupe de l'UEFA. La campagne du CSKA en C3 est une vraie réussite. Successivement, Benfica, le Partizan Belgrade, Auxerre et Parme passent à la trappe. En finale, les joueurs de Valeriy Gazzaev doivent affronter le Sporting Portugal... dans leur antre lisboète de José-Alvalade. Bousculé et mené au score en première période le CSKA renverse la vapeur et au terme d'un match epoustouflant s'impose 3-1, remportant le premier trophée européen pour un club russe. Néanmoins, les Moscovites ont du mal à assurer ce succès en s'inclinant 3-1 a.p. face à Liverpool lors de la Super Coupe d'Europe puis se faisant éliminer dès la phase de groupes de l'édition suivante, battus notamment à domicile par Marseille (1-2).
La seconde victoire russe intervient en 2007/2008, toujours en Coupe de l'UEFA. C'est cette fois le Zenit Saint-Petersbourg qui réussit l'exploit. Vainqueurs du Standard de Liège au tour préliminaire, les Petersbourgeois ne parviennent à finir que troisièmes de leur groupe de qualification et se retrouvent contraints d'accrocher un gros poisson en 16èmes de finale, qui sera Villarreal. Tout fraîchement sacré champions de Russie, le Zenit s'impose 1-0 à domicile pour se qualifier au but à l'extérieur, et ce en dépit de la défaite (2-1) lors du match retour en Espagne. Au tour suivant, c'est l'OM qui croise la route du club de Gazprom. Les Phocéens se baladent à l'aller, et le Zenit a de la chance de ne se retrouver mené "que" 3-0 à huit minutes de la fin de la rencontre. C'est le moment que choisit Andreï Arshavin, l'artiste de la Neva, pour entrer en scène et inscrire un but qui se révélera crucial puisqu'en s'imposant 2-0 au retour dans son antre de Petrovsky, le club de l'ex-Leningrad se qualifie. Dès lors, le Zenit se transforme en un véritable rouleau compresseur. Emmené par un Arshavin au sommet de son art et un Pogrebnyak qui inscrit but sur but, il atomise le Bayer Leverkusen (victoire 1-4 en Allemagne; défaite 1-0 en Russie) en quarts, et surtout fait voler en éclats le Bayern Munich, grand favori de la compétiton, en demi-finale. Le Zenit obtient un excellent match nul à l'aller (1-1), et réalise une veritable démonstration au retour face à des Bavarois impuissants, s'imposant 4-0 malgré l'absence d'Arshavin et obtenant son ticket pour la finale. Finale au terme de laquelle il s'impose sans trembler face aux Glasgow Rangers (2-0). Dans la foulée, l'équipe de Saint-Petersbourg remporte la Super Coupe d'Europe face à Manchester United (2-1), mais loupe malheureusement sa première Ligue des Champions (1 victoire, 2 nuls et 3 défaites, dans un groupe tout de même assez relevé avec notamment la Juventus Turin et le Real Madrid).
La Russie possède aussi une équipe nationale réputée, mais qui n'avait jamais réussi de coups d'éclat dans les grandes compétitions internationales. Jusqu'à récemment.
La première grande phase finale de la Russie indépendante est la Coupe du Monde 1994, aux Etats-Unis. Mais c'est un échec pour les Russes, sortis dès le premier tour. Le seul fait marquant de la campagne américaine restera l'éclatant succès face au Cameroun (6-1) au terme duquel Oleg Salenko inscrit cinq buts, record à l'heure actuelle. Les autres phases finales ne sont guère plus brillantes et se soldent toujours par une élimination dès la phase de groupes: Euro 1996, Coupe du Monde 2002 et Euro 2004. Les joueurs de talent ne sont pas legion dans le championnat russe à l'époque et ceux qui évoluent à l'étranger (Alexei Smertin, Aleksandr Mostovoï, Viktor Onopko, Valeri Karpin, Dimitri Alenichev...) le font le plus souvent dans des clubs de seconde zone.
Mais comme pour symboliser l'émergence de son football de club la Sbornaja se reveille pour l'Euro 2008. Après avoir arraché sa qualification au bout du suspense grâce surtout à la victoire de la Croatie en Angleterre, la sélection russe croise la route de l'Espagne pour son premier match. Privés d'Arshavin, suspendu 2 matchs après avoir été expulsé face à Andorre lors de la dernière recontre de qualification, les Russes se font atomiser (4-1) par des Ibériques en état de grâce avec un David Villa des grands jours, auteur d'un triplé. Ils doivent absolument se reprendre pour le match suivant face au champion d'Europe grec, ce qu'ils font de belle manière en s'imposant 1-0 et en conservant toutes leurs chances de qualification pour les quarts de finale avant d'affronter la Suède pour un duel décisif. Grâce notamment au retour d'Arshavin la Russie l'emporte 2-0 au terme d'un match superbement maitrisé, obtenant sa qualification. En quarts de finale, la Sbornaja impressionne la planète football en faisant exploser les Pays-Bas (1-3 a.p.) qui avaient pourtant mis à genoux les deux finalistes de la Coupe du Monde 2006 au premier tour. Mais la campagne russe dans les alpages helvetico-autrichiens s'achèvera comme elle a commencé, par une sévère défaite (0-3) face à l'Espagne, en demi-finale. La Russie n'a néanmoins pas tout perdu: elle s'est imposé comme l'une des meilleures équipes du monde et a pu montrer l'excellent niveau de son championnat puisque sur les 23 acteurs de la compétition, 22 venaient de Premier-Liga. Actuellement, elle occupe la 2ème place de son groupe de qualification à la Coupe du Monde 2010, juste derrière l'Allemagne, avec deux victoires et une défaite en trois matchs.

La saison dernière
On attendait aux premières loges le CSKA, le Zenit ou encore le Spartak, on a eu... le Rubin Kazan. Le club du Tatarstan a su déjouer tous les pronostics pour s'emparer du titre, se qualifiant ainsi pour sa première Ligue des Champions en compagnie de son dauphin, le CSKA Moscou. Le Dinamo Moscou, 3ème, jouera le tour préliminaire. L'Amkar Perm et le Zenit Saint-Petersbourg seront, quant à eux, les représentants de la Russie dans la nouvelle Europa League. Le Shinnik Yaroslavl et le Luch-Energiya Vladivostok sont relegués et remplacés par le FK Rostov et le Kuban Krasnodar.
Classement final:
1. Rubin Kazan (60 pts, 30 matchs joués, différence de +18)
2. CSKA Moscou (56, 30, +29)
3. Dinamo Moscou (54, 30, +12)
4. Amkar Perm (51, 30, +9)
5. Zenit Saint-Petersbourg (48, 30, +22)
6. Krylya Sovetov Samara (48, 30, +18)
7. Lokomotiv Moscou (47, 30, +5)
8. Spartak Moscou (44, 30, +4)
9. FK Moscou (38, 30, -2)
10. Terek Grozny (35, 30, -14)
11. Saturn Ramenskoye (33, 30, -4)
12. Spartak Nalchik (32, 30, -9)
13. Tom Tomsk (29, 30, -4)
14. FK Khimki (27, 30, -20)
15. Shinnik Yaroslavl (22, 30, -17)
16. Luch-Energiya Vladivostok (21, 30, -29)

Buteurs:
1. Vagner Love (CSKA Moscou, 20 buts)
2. Danny (Dinamo Moscou/Zenit Saint-Petersbourg, 10 buts); Peter Odemwingie (Lokomotiv Moscou, 10 buts); Marko Topic (Saturn Ramenskoye, 10 buts)

Equipe-type:
Igor Akinfeev (CSKA Moscou)/Aleksandr Anyukov (Zenit Saint-Petersbourg) - Sergeï Ignashevich (CSKA Moscou) - Anatoliy Tymoshchuk (Zenit Saint-Petersbourg) - Radek Sirl (Zenit Saint-Petersbourg)/Milos Krasic (CSKA Moscou) - Igor Semshov (Dinamo Moscou/Zenit Saint-Petersbourg) - Danny (Dinamo Moscou/Zenit Saint-Petersbourg) - Yuri Zhirkov (CSKA Moscou)/Andreï Arshavin (Zenit Saint-Petersbourg/Arsenal (ANG)) - Vagner Love (CSKA Moscou)