Ligue 1 2009/2010 - Le bilan

Salut à tous!!
Suite du bilan de fin de saison en Europe. Quatrième étape: après l'Allemagne, l'Angleterre et l'Espagne, place à la France. 


Classement final:
(Points, matchs joués, gagnés, nuls, perdus, buts marqués, buts encaissés, différence de buts)
1. MARSEILLE (78, 38, 23, 9, 6, 69, 36, +33)
2. Lyon (72, 38, 20, 12, 6, 64, 38, +26)
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3. Auxerre (71, 38, 20, 11, 7, 42, 29, +13)
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4. Lille (70, 38, 21, 7, 10, 72, 40, +32)
5. Montpellier (69, 38, 20, 9, 9, 50, 40, +10)
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6. Bordeaux (64, 38, 19, 7, 12, 58, 40, +18)
7. Lorient (58, 38, 16, 10, 12, 54, 42, +12)
8. Monaco (55, 38, 15, 10, 13, 39, 45, -6)
9. Rennes (53, 38, 14, 11, 13, 52, 41, +11)
10. Valenciennes (52, 38, 14, 10, 14, 50, 50, 0)
11. Lens (48, 38, 12, 12, 14, 40, 44, -4)
12. Nancy (48, 38, 13, 9, 16, 46, 53, -7)
13. Paris Saint-Germain (47, 38, 12, 11, 15, 50, 46, +4)
14. Toulouse (47, 38, 12, 11, 15, 36, 36, 0)
15. Nice (44, 38, 11, 11, 16, 41, 57, -17)
16. Sochaux (41, 38, 11, 8, 19, 28, 52, -24)
17. Saint-Etienne (40, 38, 10, 10, 18, 27, 45, -18)
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18. Le Mans (32, 38, 8, 8, 22, 36, 59, -23)
19. Boulogne-sur-Mer (31, 38, 7, 10, 21, 31, 62, -31)
20. Grenoble (23, 38, 5, 8, 25, 31, 61, -30)

Marseille et Lyon sont qualifiés directement pour la Ligue des Champions 2010/2011. Auxerre jouera le tour préliminaire. 
Lille, Montpellier et le Paris Saint-Germain (vainqueur de la Coupe) sont qualifiés pour l'Europa League 2010/2011.
Le Mans, Boulogne-sur-Mer et Grenoble descendent. Caen, Brest et Arles-Avignon montent.


Buteurs:
1. MAMADOU NIANG (Marseille): 18 buts
2. Kevin Gameiro (Lorient): 17 buts
3. Lisandro Lopez (Lyon); Mevlut Erding (Paris Saint-Germain): 15 buts
5. Ireneusz Jelen (Auxerre); Nenê (Monaco); Loïc Rémy (Nice): 14 buts
8. Yohan Cabaye, Pierre-Alain Frau, Gervinho (Lille); Asamoah Gyan (Rennes): 13 buts
12. Wendel (Bordeaux); Victor Montano (Montpellier); Youssouf Hadji (Nancy): 11 buts
15. Marouane Chamakh (Bordeaux); Danijel Ljuboja (Grenoble); Toifilou Maoulida (Lens); Bafetimbi Gomis, Michel Bastos (Lyon); Sylvain Marveaux (Rennes): 10 buts


18 ans après
Voici près de deux décennies que l'OM subissait des railleries de toute part. En cause: l'absence de titre. La dernière fois que l'OM a été champion de France date de 1992 et son dernier trophée remontait à 1993 avec une victoire en Ligue des Champions. Le titre de Champion de D2 (1995) et la victoire en Coupe Intertoto (2005) demeuraient anecdotiques.

Comme chaque année, l'OM visait le titre. En 2008/2009, les Marseillais avaient échoué dans la dernière ligne droite et permis à Bordeaux de décrocher le Graal. Il leur fallait réagir. L'intersaison ne se déroule pourtant pas dans les meilleures conditions. Eric Gerets, tout d'abord, avait quitté son poste en fin de saison et voyait Didier Deschamps lui succéder. Puis le président Pape Diouf, qui était parvenu à apporter de la stabilité au club, était remercié et remplacé par le bizuth Jean-Claude Dassier. Enfin, le propriétaire du club Robert Louis-Dreyfus décédait des suites d'une longue maladie. Tout était à reconstruire du côté de l'organigramme du club et l'avenir sportif était incertain.

L'OM a ensuite frappé fort sur le marché des transferts. Le défenseur bordelais Souleymane Diawara, le talentueux milieu de terrain de Porto Lucho Gonzalez (pour 18 millions d'euros, record du club), le milieu défensif de Rennes Stéphane Mbia ainsi que l'international argentin Gabriel Heinze débarquaient sur la Canebière. En complément, d'autres joueurs arrivaient comme Edouard Cissé et Fabrice Abriel.

Mais le début de saison est compliqué. Tout d'abord, Lucho se blesse durant la préparation. Ensuite, les résultats sont mitigés et le spectacle n'est pas souvent au rendez-vous. L'adaptation des recrues est difficile, surtout celle de Lucho Gonzalez qui enchaine les pépins physiques. A la mi-saison, au soir d'une défaite à domicile face à Auxerre, Marseille n'est que quatrième, très loin du leader bordelais. A ce moment-là, on croit l'OM parti pour une nouvelle saison blanche.

Le changement a lieu à la reprise. Deux évènements marquent un tournant dans la saison. Tout d'abord, la non-venue du Brésilien Mancini au mercato hivernal oblige Didier Deschamps à refaire confiance à Mathieu Valbuena et Hatem Ben Arfa, placardisés durant la première moitié de saison. Puis l'OM s'incline à Montpellier. Après ce match, les Marseillais abordent leur problème et deviennent quasi-invincibles. Profitant de la baisse de régime de Bordeaux, ils grimpent peu à peu et finissent par s'installer en tête du classement. Définitivement.

Les hommes de ce titre sont le capitaine Mamadou Niang, meilleur buteur du championnat, Lucho Gonzalez qui aura réussi une exceptionnelle deuxième partie de saison qui lui a permis de finir meilleur passeur (11 passes décisives), Stéphane Mbia dont le repositionnement contre son gré en défense centrale a permis à Marseille d'acquérir une certaine solidité défensive. Il ne faut pas oublier les deux dribbleurs Mathieu Valbuena et Hatem Ben Arfa. Le premier cité a même réussi à décrocher une place dans la sélection française pour le Mondial. Le second est passé tout près d'en obtenir une.

Seul bémol dans une saison marseillaise également marquée par une victoire en Coupe de la Ligue: un mauvais parcours européen. Rapidement hors-course en Ligue des Champions, le club olympien n'a pas non plus fait long feu en Europa League.


Bordeaux s'effondre, Montpellier et Auxerre se révèlent, Lyon limite la casse
Avant d'entamer la saison, les champions en titre bordelais étaient vraiment sereins. Une dynamique positive, un entraîneur adulé et un effectif qui n'a pas subi trop de chamboulements (seul Plasil et Carrasso sont arrivés et le départ de Diawara a été compensé par l'arrivée de Ciani): Bordeaux avait tout pour réaliser la passe de 2. Le début de saison confirme cette impression. A la trêve, Bordeaux est un leader quasi-intouchable. Mais la deuxième partie de saison est catastrophique, digne d'un releguable. Le tournant a lieu lors de la finale de la Coupe de la Ligue, face à Marseille. Bordeaux aligne son équipe-type mais s'incline (1-3). Cette défaite marque un coup d'arrêt et dès lors Bordeaux s'effondre, jusqu'à terminer à une modeste sixième place qui le prive d'une qualification européenne. Le manque de profondeur de banc par rapport à Lyon et à Marseille aura fait la différence. Reste à reconstruire maintenant et ce sera avec Jean Tigana qui a remplacé Laurent Blanc, probable futur sélectionneur. En attendant d'éventuels mouvements de joueurs.

On ne l'attendait pas à ce niveau et pourtant Montpellier l'a fait. Au bord du National il y a trois ans, le club montpelliérain a déjoué tous les pronostics grâce à une belle solidarité et à un jeu chatoyant pour terminer cinquième: une place qui lui offre la qualification pour la prochaine Europa League. Quelques joueurs ressortent du lot: l'élégant milieu de terrain Alberto Costa, le rugueux défenseur central Emir Spahic, le buteur Victor Montano et le virevoltant ailier Karim Aït-Fana.

Solide défensivement et rapide en contre, Auxerre aura été LA surprise de la saison. Emmené par son duo Pedretti-Jelen, le club bourguignon avait des ambitions modestes au départ mais a fini par jouer le titre. Finalement, c'est une place en barrages Ligue des Champions, arrachée en toute fin de saison, qui a récompensé la saison de Jean Fernandez et de ses hommes. Le plus dur commence: il faudra conserver un maximum de joueurs pour espérer participer à la compétition continentale et pourquoi pas y faire bonne figure.

Lyon a dépensé des sommes record en transferts durant l'intersaison. Aly Cissokho, Michel Bastos, Bafetimbi Gomis et surtout Lisandro Lopez (24 millions d'euros, record du club battu) ont rejoint des Rhodaniens déterminés à reprendre leur titre de champion de France. Dans la foulée, Juninho, Karim Benzema et Fabio Grosso ont quitté le club, comme pour signifier la fin d'un cycle. La saison a été dure et le club a douté au point de plonger au milieu du tableau. Mais une bonne fin de saison a permis au septuple champion de France de terminer à la deuxième place. Lisandro Lopez aura quant à lui été à la hauteur de sa réputation: l'Argentin a été élu meilleur joueur du championnat de France.


En Europe: du bleu, du mieux(*)
Rarement les clubs français n'auront réalisé d'aussi belles performances dans les compétitions européennes.
En Ligue des Champions:
- Bordeaux a été malchanceux au tirage, en tombant dans un groupe comprenant le Bayern Munich, la Juventus Turin et le Maccabi Haifa. Mais la compétition commence plutôt bien avec un nul décroché à Turin (1-1). La suite? Cinq victoires en autant de matchs, face à Haifa (1-0, 1-0), au Bayern (2-1, 2-0) et à la Juve (2-0). Avant la trêve, le club girondin est la meilleure équipe européenne! En huitièmes de finale, il élimine les Grecs de l'Olympiakos (1-0, 2-1) avant de céder en quarts dans le duel fratricide face à des Lyonnais plus expérimentés (1-3, 1-0);
- Marseille n'a pas été gâté non plus par le tirage au sort qui lui avait réservé le Milan AC, le FC Zurich et surtout le Real Madrid. Ca commence mal avec une défaite face à un club italien ultra-réaliste (1-2) puis avec une lourde défaite concédée à Madrid (0-3). Les Marseillais se reprennent face à Zurich (1-0, 6-1) mais obtiennent un nul mal payé à San Siro (1-1) qui les condamne à l'exploit face au Real... qui n'aura pas lieu (défaite 1-3). Troisièmes de leur groupe, les Marseillais sont reversés en Europa League;
- Lyon avait herité d'une poule équilibrée, avec Liverpool, la Fiorentina et les Hongrois de Debrecen. La compétition commence par une victoire étriquée face aux Italiens (1-0) puis par un carton en Hongrie (4-0). L'exploit a ensuite lieu à Anfield où les Lyonnais mettent Liverpool à terre (2-1) avant de concéder au retour un nul qui les qualifie (1-1). La défaite à Florence (0-1) condamne l'OL a terminer deuxième de son groupe, la victoire face à Debrecen (4-0) devenant anecdotique. En huitièmes de finale, Lyon hérite de l'épouvantail de la compétition: le Real Madrid. Mais invaincus face aux Madrilènes et surs de leur force, les Lyonnais s'imposent à l'aller (1-0) avant d'arracher le nul au retour (1-1) sur le terrain d'une équipe espagnole qui les a pris de (très) haut. En quarts de finale, Lyon affronte Bordeaux dans un duel franco-français qu'il remporte (3-1, 0-1) et accède ainsi à la première demi-finale de Ligue des Champions de son histoire, face au Bayern Munich. Mais le club allemand finit par surclasser un OL pas encore au niveau (0-1, 0-3).
Deux clubs en quarts de finale et un en demi, avec même un duel fratricide que l'on croyait réservé aux Espagnols, Anglais ou Italiens. La France a brillé cette année en Ligue des Champions.

En Europa League:
- Toulouse élimine Trabzonspor (Turquie) en barrages (3-1, 0-1). En phase de groupes, il démarre par une belle victoire chez le Partizan Belgrade (3-2) avant de concéder un nul en toute fin de match contre Bruges (2-2) puis de subir deux lourdes défaites face au tenant du titre, le Shakhtar Donetsk (0-4, 0-2). Vainqueurs du Partizan (1-0), les Toulousains ont ensuite manqué leur duel décisif à Bruges (défaite 0-1) et sortent dès le premier tour;
- Lille a d'abord éliminé au troisième tour préliminaire le modeste club serbe de Sevojno (2-0, 2-0) avant de sortir les Belges de Genk en barrages (2-1, 4-2). En phase de poules, Lille concède le nul face à Valence (1-1) puis lamine le Slavia Prague en République Tchèque (5-1) avant de battre le Genoa (3-0). Les Lillois se mettent ensuite en danger en concédant deux défaites à Gênes (2-3) puis à Valence (1-3) mais terminent deuxième de leur groupe après leur victoire sur le Slavia Prague (3-1). En seizièmes de finale, Lille parvient à éliminer Fenerbahçe (2-1, 1-1) mais cède en huitièmes face à Liverpool (1-0, 0-3);
- Qualifié en tant que vainqueur de la Coupe, Guingamp a quitté la compétition comme attendu dès les barrages, écrasé par Hambourg (1-5, 1-3);
- Reversé de Ligue des Champions, Marseille passe sans encombre en seizièmes de finale face au FC Copenhague (3-1, 3-1) mais est éliminé au tour suivant par Benfica (1-1, 1-2).
Comme d'habitude, cette compétition constitue le point négatif du bilan français en Europe. Toulouse a joué la compétition par dessus la jambe. Marseille a sacrifié son huitième de finale pour aller jouer le titre (à raison?) tandis que Lille et Guingamp n'avaient pas le niveau.

En résumé, belle année française en Europe, surtout en Ligue des Champions. La Ligue 1 peut dormir sur ses deux oreilles: sa cinquième place à l'indice UEFA qui lui offre trois places qualificatives pour la Ligue des Champions n'est pas menacée dans l'absolu.


En bref
•Malgré un spectacle et un nombre de buts en hausse, le meilleur buteur de la saison n'aura inscrit "que" 18 buts. Il s'agit du capitaine de l'OM Mamadou Niang qui égale à cette occasion son record de la saison 2007/2008, où il était devancé pour le titre de meilleur buteur par un certain Karim Benzema. Il faut du reste remonter à la saison 2006/2007 pour trouver la trace d'un meilleur buteur moins prolifique: le Parisien Pauleta, auteur de 15 buts.
•Malgré son jeu léché et offensif, Lille n'a terminé la saison qu'à la quatrième place et devra encore une fois se contenter de l'Europa League. Certains joueurs se sont révélés, notamment Gervinho, Eden Hazard et Yohan Cabaye. Auteur de 13 buts cette saison, Pierre-Alain Frau s'est distingué par une improbable résurrection.
•Encore une saison galère pour le PSG. Après un bon départ, le club de la capitale s'est effondré pour finalement terminer treizième. Mais sa victoire en Coupe de France, qui vient sauver sa saison, lui assure une place européenne la saison prochaine.
•Parmi les promus, Montpellier s'est distingué en terminant cinquième (voir plus haut) tandis que Lens a tranquillement fini dans le ventre mou. En revanche, Boulogne fait l'ascenseur pour sa première saison en Ligue 1. Le club du Pas-de-Calais sera accompagné en Ligue 2 par Le Mans et Grenoble, qui aura entamé la saison par onze défaites consécutives.
•L'équipe-type de la saison: Hugo Lloris (Lyon)/Rod Fanni (Rennes) - Souleymane Diawara (Marseille) - Michaël Ciani (Bordeaux) - Benoît Trémoulinas (Bordeaux)/Yoann Gourcuff (Bordeaux) - Benoît Cheyrou (Marseille)/Eden Hazard (Lille)/Lisandro Lopez (Lyon) - Marouane Chamakh (Bordeaux) - Mamadou Niang (Marseille).
Lisandro Lopez a été élu joueur de l'année, Eden Hazard meilleur espoir et Jean Fernandez meilleur entraineur. 

 
((*) Titre emprunté à un article des Cahiers du Football, à propos du match France - Turquie du 5 juin 2009)